Dans son examen de la situation économique et monétaire du 16 juin, la BNS a annoncé une hausse de 50 pb de son taux directeur. Malgré le fait qu'un retour à des taux d'intérêt positifs avait été anticipé, cette déci-sion, prise avant la première hausse des taux d'intérêt de la BCE, a été extrêmement surprenante.
Suisse
Le fait que la Suisse se trouve toujours dans la zone des taux d’intérêt négatifs et que d’autres banques nationales facturent à nouveau des taux d’intérêt positifs depuis un certain temps rend toutefois cette décision plausible. Néanmoins, il manque au moins une étape pour que la BNS retrouve la normalité. Par ailleurs, les réunions de politique monétaire se tiennent tous les trimestres et le fait de retarder la prochaine réunion aurait pu renforcer la pression inflation-niste.
Rétrospectivement, on a observé des signes d’une possible hausse des taux d’intérêt sur le marché des swaps dès la fin mai. D’une part, la courbe des swaps, qui s’inscrit depuis longtemps dans une tendance haussière, a stagné après la décision et s’est légèrement corrigée les jours suivants. D’autre part, les taux pour les échéances très courtes, les taux swap d’un à trois mois, ont largement dépassé leur niveau. Les marchés des changes ont salué quant à eux cette décision par un renforcement du franc, l’euro étant même actuellement en dessous de la parité avec le franc. Alors que la BNS est jusqu’à présent intervenue avec détermination sur le marché pour contrer une appréciation du franc, un franc fort est avantageux, voire souhaité, dans la situation actuelle, grâce à son action, du moins à court terme, contre l’inflation.
Cette décision a eu peu de conséquences sur le marché hypothécaire. La hausse des hypothèques à taux fixe de ces derniers mois avait déjà anticipé l’augmentation des taux d’intérêt. Par ailleurs, les hypothèques du marché monétaire ne sont pas encore touchées en raison du plan-cher de 0 %.
Nos anticipations
Ces derniers mois, la BNS a souvent revendiqué son indépendance dans la définition de sa politique monétaire. Sa décision démontre ainsi cette volonté. Nous ne nous attendions pas à un changement de taux d’intérêt à ce moment-là, mais nous reconnaissons a posteriori les signes qui auraient pu indiquer cette décision. Nous pensons que la première hausse des taux d’intérêt ne résorbera pas encore l’excès de demande, mais qu’elle permettra de réduire l’inflation à court terme grâce à l’appréciation du franc suisse. D’ici la prochaine réunion de politique monétaire de la BNS, il est important de suivre les décisions de la Fed et de la BCE ainsi que l’évolution des chiffres de l’inflation en Suisse et dans le reste du monde. En tout état de cause, nous nous attendons à de nouvelles hausses et à ce que le taux directeur retrouve prochainement un niveau supérieur à zéro.
Donnees prévisionnelles
Étranger
Après la hausse inattendue des prix à la consommation américaine à un niveau record depuis 40 ans, le consensus de la Fed et du marché en faveur d’une hausse des taux de 50 pb a été contrecarré. Ainsi, après la publication de ces chiffres, les hausses de taux d’intérêt implicites au mar-ché ont été ajustées de 25 pb supplémentaires pour la réunion de juin. En effet, la Fed a annoncé une hausse des taux de 75 pb et des décisions similaires ne sont pas à exclure à l’avenir. La question se pose désormais de savoir quelle sera la durée de l’augmentation des taux d’intérêt.
Jusqu’à ce que l’inflation revienne dans la marge de fluctuation définie, il faut s’attendre à de nouvelles étapes de relèvement des taux d’intérêt. Comme la Fed vise un atterrissage en douceur, le rythme et l’ampleur des étapes seront principalement déterminés par des facteurs macroécono-miques. Une base positive permet en effet à la Fed d’exploiter au mieux l’élasticité entre les mesures de ralentissement économique et une récession dévastatrice. Si l’activité économique globale diminue, comme le prévoient la plupart des analystes de la Fed, la probabilité d’une récession augmente. Outre les mises en garde de banques renommées, un nouveau rapport de recherche de la Fed indique un risque accru de récession. En outre, compte tenu du niveau élevé de l’inflation et des hausses extraordi-naires des taux d’intérêt, les effets de plusieurs tours ou les erreurs de calcul du côté de l’offre peuvent conduire à une évolution cyclique des taux d’intérêt plutôt qu’à l’évolution progressive qui était généralement escomptée.
Des implications similaires s’appliquent également à la BCE, qui a convoqué une réunion de crise quelques jours après avoir pris sa décision de politique monétaire. Suite à l’élargissement de l’écart entre les rendements obligataires des États membres très endettés et ceux des obligations alle-mandes ou françaises, la BCE a décidé d’investir le produit du PEPP dans les obligations des États membres concernés. Le marché prévoit une hausse de 25 et 50 pb pour les réunions de juillet et septembre.
Nos anticipations
La Fed, qui avait déclaré à plusieurs reprises en mai qu’une hausse de 75 pb n’était pas sur la table, a cédé face à la hausse de l’inflation, qui se dirige lentement vers une valeur à deux chiffres, et a augmenté son taux directeur de 75 pb, conformément aux attentes du marché. La mission de la Fed est de trouver un équilibre entre des taux d’intérêt suffisamment élevés pour lutter contre l’inflation et une activité écono-mique globale saine. À notre avis, toutefois, des taux d’intérêt nette-ment plus élevés sont nécessaires pour lutter contre l’inflation. Nous anticipons une augmentation de 75 pb, implicite au marché, pour la prochaine réunion. De plus, nous pensons qu’en raison de l’ampleur de l’inflation et des différents paliers de taux d’intérêt, il est probable que les taux d’intérêt augmentent de manière cyclique et que des baisses de 25 pb puissent également avoir lieu à l’avenir.
Donnees prévisionnelles
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